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QUI SUIS-JE

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RankArt: Pouvez-vous présenter l’artiste photographe que vous êtes en quelques mots ?

Vincent N. Van : Je suis d’abord réalisateur et monteur vidéo ! Ma passion pour la photographie est encore toute récente. En effet, cela va bientôt faire un an maintenant (janvier 2018) que je me suis très sérieusement mis à pratiquer.

 

RankArt : Quel a été le parcours professionnel et artistique qui vous a forgé en tant qu’artiste auteur-photographe ?

Vincent N. Van : L’origine de ma passion pour la photographie est un mélange de plusieurs facteurs. C’est d’abord un choix pragmatique, et ensuite un défi. Pragmatique, car dans notre secteur d’activité il faut parfois savoir redoubler d’efforts et/ou tenter de passer par d’autres voies pour réussir à se faire une petite place. Le marché de la vidéo chez les filmakers a littéralement explosé et chaque jour, de nouveaux vidéastes talentueux émergent. C’est donc à la fois plus simple puisque de nos jours nous n’avons pas forcément besoin de grand-chose pour faire de la vidéo, mais c’est en même temps plus compliqué car nous sommes bien plus nombreux sur le marché qu’à une certaine époque. Je me suis naturellement dit qu’il serait judicieux d’étendre mon activité grâce à la photo.

 

RankArt : Qu’est ce qui, selon vous, vous a orienté vers la photographie plutôt qu’un autre mode d’expression ?

Vincent N. Van : Comme je le disais, après le choix pragmatique vient celui du défi ! En tant que cinéphile j’ai toujours aimé suivre les travaux de différents directeurs de la photographie comme Mauro Fiore (THE ISLAND, TRAINING DAY, LE ROYAUME…), Roger Deakins (SKYFALL, LE VILLAGE, JARHEAD…) ou encore John Schwartzman (PEARL HARBOR, ROCK, ARMAGEDDON…). Je me suis toujours intéressé à la façon dont ils choisissaient d’éclairer ou d’utiliser certaines focales, afin de permettre aux metteurs en scènes d’illustrer et de matérialiser au mieux ce qu’ils avaient en tête. Mais au-delà, la pratique de la photo restait une discipline tellement à part pour moi, que je n’osais pas vraiment m’y intéresser à l’époque. L’appréhension du matériel m’effrayait sans le moindre doute ainsi que l’idée-même de penser qu’il faille quasi tout réapprendre de zéro. Car même si la frontière est mince entre le cinéma et la photo, cela reste une discipline à part malgré tout. Hors dans notre métier, l’utilisation des caméras vidéos a depuis beaucoup évolué. De nos jours, nous ne filmons plus forcément avec des caméras dédiées spécifiquement à l’exercice mais avec des APN voir même des smartphones (!). Du coup, la pleine connaissance dans l’utilisation de ce nouveau matériel est primordiale si l’on veut être le mieux préparé possible lors de nos tournages. Ainsi, et comme beaucoup de vidéastes, après l’immense succès du PANASONIC GH4, je me suis orienté vers l’acquisition d’un GH5 pour la réalisation de mes projets vidéos professionnels. Etant sans le moindre doute, l’appareil le plus polyvalent, je me suis dit que ce serait le moment idéal pour m’essayer à la photographie, à côté de mes prestations en tant que filmaker.

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RankArt : Votre vie et ses étapes influencent-t-elles l’orientation de votre travail et de quelle manière ?

Vincent N. Van : Bien entendu !  Et dans mon cas plus que jamais puisqu’il y a maintenant une véritable synergie entre le travail que j’effectue pour la vidéo, et celui que j’effectue pour la photo. Il n’y a pas seulement mes références cinématographiques qui viennent nourrir et influencer mes séances, il y a aussi tout le bagage technique que j’ai acquis depuis que je suis dans la réalisation. C’est aussi pour cela que mon apprentissage a été (sans doute) plus rapide que la moyenne. J’imagine qu’avoir un certain œil pour assembler ou composer son cadre, aide forcément dans la pratique.

RankArt : Comment définiriez-vous votre travail artistique ? Que dites-vous de vos œuvres photographiques à une personne qui ne les a jamais vues ?

Vincent N. Van : Qu’elles sont avant tout basé sur la lumière et c’est d’ailleurs autour de celle-ci que j’avais décidé d’orienter ma toute première séance. Le défi (on y arrive), était de réaliser mon premier shooting en condition de très faible luminosité, afin de démontrer qu’il était possible pour un capteur micro 4/3, d’être tout à fait à l’aise dans ce type d’exercice. La séance s’était déroulée dans le noir complet, dans mon sous-sol. J’avais pris soin de boucher toutes mes lucarnes avec des serviettes, laissant uniquement une seule et unique source de lumière passer, venant par la suite éclairer de façon naturelle et sans le moindre artifice mon sujet. A partir de cette nouvelle orientation artistique et de ce défi technique, s’est naturellement dessiné petit à petit les contours d’un projet global que j’ai intitulé ; « De l’ombre à la lumière ».

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RankArt : Quels conseils donneriez-vous à un photographe débutant ?!

Vincent N. Van : De bien choisir son matériel ! Bien souvent les débutants pensent qu’une photo réussie, est quasi-principalement dû au gros investissement qu’a dû mettre le photographe dans son boitier. Je ne suis pas forcément d’accord avec ça. Ce n’est pas le matériel qui fait le photographe ! Ça n’est pas parce que vous allez mettre plus de 2000€ dans un boitier, qu’il vous donnera par la suite les photos que vous attendez. Si vous êtes en difficulté, demandez-vous d’abord si l’appareil que vous avez entre les mains est réellement fait pour vous. En ce qui me concerne, ma relation avec le système hybride était une évidence. Il y a vraiment un feeling direct, simple et naturel que j’ai avec la technologie embarquée de mes appareils (GH5/G9), bien plus qu’avec un reflex. C’est un choix, et je ne dis pas que c’est le type d’appareil qu’il vous faut, bien au contraire ! Seulement le problème c’est que dans la tête de nombreux photographes débutants, si l’on veut pratiquer il faut obligatoirement se tourner « vers un reflex », comme s’il était naturel de se tourner forcément vers ce type de boitier et pas un autre. C’est le genre d’idées reçues qu’il faut impérativement balayer dans la tête des débutants. Sur le marché de la photo il y a tout un tas d’autres systèmes (compacts experts, hybrides…) qu’il est vital d’essayer, de prendre en main, afin de voir si vous êtes à l’aise avant de passer à l’achat. Penser à des choses simples comme ; l’encombrement par exemple. Est-ce que pour vous la taille et/ou le poids de l’appareil compte ? Quel type de photo vous voulez pratiquer ? Principalement du studio ou de la photo de rue ? Et petit à petit vous allez dessiner l’appareil qui sera (à mon sens) réellement adapté à vos besoins.

Etre à l’aise avec son appareil, c’est finir par avoir une certaine assurance lorsque vous serez sur le terrain, et c’est grâce à cette même assurance que vous serez en mesure de composer au mieux vos images.

 

Deuxième conseil, montrer votre travail ! N’ayez pas peur de vous confronter à la critique, de présenter votre travail par le biais de forums dédiés à la photo, de galeries virtuels type Flickr, de concours etc. Le tout avec (toujours) beaucoup d’humilité bien sûr. Certaines personnes ne seront pas tendres avec vous mais c’est les règles du jeu. Acceptez toutes formes de critiques tant que celles-ci reste constructives.

 

Troisième conseil, trouvez de l’inspiration ailleurs que forcément dans le domaine de la photographie. Il y a d’autres formes d’arts qui peuvent grandement constituer votre background de photographe (cinéma, musique, peinture, graff…) mais pas que ! Vous pouvez aussi trouver de l’inspiration dans des domaines qui ne sont pas forcément liés à l’art. Le voyage par exemple peut être une très bonne source d’inspiration. L’idée étant de rebooter au besoin votre système de penser, afin de repartir avec de nouveaux éléments (idéal pour ceux qui ont cette horrible impression de stagner un moment donné).

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RankArt : Selon vous, à partir de quel moment un photographe, un musicien, un peintre… devient un artiste ?

Vincent N. Van : Je pense qu’il le devient à partir du moment où il sait que sa rencontre avec la photo a vraiment eu lieu. Je parle de ce genre de rencontre similaire à un « coup de cœur ». Ou après une séance, au moment du visionnage/tri, on se dit : « voilà, c’est cette photo que je suis venu chercher ! ». Cela vient surtout démontrer que le photographe commence à acquérir une certaine forme de constance dans son travail. C’est à mon sens, l’autre chose la plus fondamentale pour un photographe.

 

RankArt : Quel est votre plus fort souvenir d’auteur-photographe ?

Vincent N. Van : Avoir été parmi les Gilets Jaunes, le 1er décembre dernier sur l’avenue kléber, jusqu’à l’ascension de l’arc de triomphe.

RankArt : Avez-vous des activités qui gravitent autour de votre casquette d’auteur- photographe ?

Vincent N. Van : J’ai pris un moment pour créer le groupe PANASONIC G9 France sur Facebook après l’achat de mon boitier. Ne trouvant pas forcément de groupe francophone solide dédié au G9, je me suis dit qu’avoir un lieu de rassemblement pour les plus passionnés d’entre nous serait un plus. Le groupe nous permet entre autre de partager puis de débattre sur nos différents clichés pris avec l’appareil, de poster un retour d’expérience sur un objectif micro 4/3 en particulier etc. Il peut aussi avoir pour vocation d’aider les personnes qui seraient éventuellement intéressées par le boitier et qui n’ose pas encore sauter le pas pour X raison. En tant qu’administrateur, je suis toujours aussi fier de voir qu’avec le temps, le groupe continu d’évoluer et de compter toujours plus de nouveaux membres. Certains comme Julien Pregnon y sont particulièrement actifs. Toujours prêt à aider puis aiguiller au mieux les membres, avec des retours très complets.

Je fais aussi parti de l’asso photo de ma ville (JUVISY) depuis cette année. En tant que photographe encore fraîchement professionnel, c’est pour moi un plaisir et une vraie fierté de pouvoir transmettre mon savoir aux débutants ainsi qu’aux amateurs un petit peu plus expérimentés de notre association. J’en profite pour remercier les principaux dirigeants de l’association qui se reconnaîtront.

 

RankArt : Artistiquement parlant, y a-t-il un rêve que vous n’avez pas encore réalisé ?

Vincent N. Van : Si l’on reste dans le domaine de la photo, alors pourquoi pas avoir l’opportunité et le privilège d’être exposé un jour.

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RankArt : Avez-vous une actualité artistique ? Si oui, quelle est-elle ? Quels sont vos projets ?

Vincent N. Van : OUI ! En plus de la photo je réalise et je monte toujours divers projets vidéos avec ma petite structure (N.VAN PROD) ; spots-pubs, évènementiels, making-of… En tant que co-fondateur, je m’occupe aussi d’un web-média (MOVIESCLOSEUP) qui relate l’actualité du cinéma (dossiers, critiques, analyse de séquence…). Le site a vu le jour en 2014, nous avons passé la barre des 1000 membres cette année (2019), le tout sans l’appui d’aucunes publicités ! Je suis fier d’avoir des rédacteurs aussi passionnés comme Fouad Boudar et Antony Portier qui font un travail de dingue pour rien ! Ce sont de vrais passionnés qui prennent juste le temps d’écrire à côté de leur boulot. Le doyen Stéphane Convert est aussi là pour nous donner un coup de main sur tout ce qui est en rapport avec la rédaction.

 

RankArt : Pour se faire une idée de votre personnage de façon plus générale, j’aime bien soumettre à nos artistes interviewés les questions un peu naïves du thème de l’ile déserte…

            -Sur une île déserte vous emportez…

            *Quel film ? ROCKY

            *Quel livre ? Je ne lis pas

            *Quelle musique ? EXPLOSION IN THE SKY

            *Quel objet ? Mes lunettes

            *Laquelle de vos photographies ? Celle de THOMAS G. avec sa guitare. Ce fût ma première séance, et ma toute première (vrai) rencontre avec la photo. Autant dire que symboliquement, elle représente beaucoup pour moi.

Source : LES NUMÉRIQUES / RANKART
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